Si l’hiver notre libido semble fonctionner au ralenti, l’automne serait, à en croire un chronobiologiste , la saison de la sexualité… Mais pourquoi une telle idée ?
Till Roenneberg est un chronobiologiste chevronné, qui a consacré la majeure partie de ses recherches à l’étude des rythmes biologiques et à la manière dont ils influent sur nos comportements. Ainsi, ce dernier n’a cessé d’observer l’évolution des individus en fonction des saisons, des changements climatiques, tout en créant des parallèles avec notre physiologie. Après avoir recoupé les statistiques établies auprès de personnes de 160 pays différents, il livre aujourd’hui ses conclusions sur les phénomènes qu’il a pu observer.
Le principe de la chronobiologie est simple : l’organisme humain est régi par des cycles, comme le sont les organismes présents dans la nature. Ainsi, notre croissance, nos hormones, notre pression artérielle, notre système immunitaire ou même notre sommeil seraient directement influencés par les saisons. A titre d’exemple, une personne lambda dormirait 20 minutes de plus en moyenne l’hiver par rapport à l’été. C’est aussi une période où l’organisme nous incite à manger davantage, et où l’on prend du poids. Au printemps, c’est le taux de suicide qui augmente, ainsi que le nombre d’accidents, car le retour des chaleurs bouscule l’état d’esprit des gens.
Mais si, pour beaucoup d’entre nous, l’automne est associé aux rhumes et à une baisse de moral, il jouerait aussi un rôle dans l’intimité de nos chambres à coucher.
Au cours de l’automne, l’individu est confronté à la notion de fin. Les feuilles se flétrissent et tombent, le temps décline jusqu’à se fondre dans le froid glacial de l’hiver. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que la dépression pointe le bout de son nez. « Les gens ont tendance à repousser les pensées sombres. Alors qu’il est important d’accueillir ces moments-là également » nous explique Agathe, thérapeute, car « Chaque émotion a son rôle à jouer. Et même si nous vivons dans une société qui voudrait que nous soyons tout le temps heureux, cela n’est pas possible, et il faut savoir l’accepter ».
La meilleure réponse à apporter ? « L’amour et la sexualité ! » selon Till Roenneberg, car ils sont les moyens les plus efficaces et les plus naturels pour combattre le malaise automnal. En cultivant la tendresse et le plaisir, vous contribuez à élever votre niveau de dopamine, l’hormone du plaisir. Le chronobiologiste indique d’ailleurs que les niveaux de dopamine sont particulièrement forts à l’automne, pour la simple et bonne raison que les individus sont plus sensibles aux sentiments…
Et la nature fait bien les choses. A l’automne, les taux de testostérone atteignent leur paroxysme chez l’homme, tandis que les glandes hormonales des femmes sont plus actives. Ainsi, les niveaux accrus d’oestrogène chez la femme la prédisposent à la sexualité et à la grossesse. Un petit tour de passe-passe de Mère Nature pour qu’un maximum d’enfants naissent pendant les beaux jours. Car en naissant dans une saison de lumière comme l’été, les bébés commencent à produire de la vitamine D dès leurs premiers jours. Cela renforce leurs os et leur système immunitaire. Bien joué !